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Propos de Cyril Brun, Chef de Caves : ” Une vendange 2020 très atypique“
Il poursuit : “Je rapprocherai cette vendange à un mixte de deux années, 2018 une belle année en Champagne et 2019 une superbe année, avec davantage de stabilité sur le plan végétatif.
Les niveaux d’acidité sont restés hauts, gage d’une belle récolte.
Après un hiver frais et très humide (abondance de pluie d’Octobre à Janvier), l’année a démarré sur des températures douces, provoquant l’éclat précoce des bourgeons, dès début Février.
Le printemps est marqué par une absence quasi-totale de précipitations, suivie d’un été chaud et deux vagues de fortes chaleurs en Août.
Il en résulte l’une des récoltes les plus précoces de l’Histoire de la Champagne.
Chez Charles Heidsieck, les premiers raisins ont été récoltés dès le 25 août avec les Pinots Noirs des Grands Crus d’Aÿ et d’Ambonnay.
Malgré l’échaudage de certaines grappes, en particulier sur les vignes les plus jeunes, la qualité est au rendez-vous, avec des bons niveaux de sucre et une acidité légèrement en-deçà de l’année dernière.
Pour les pinots noirs, une aromatique intéressante, intense, du corps et de la structure.
Avec un léger décalage de maturité, les chardonnays offrent une moindre complexité, avec des profils plus agrumes/citrons, mais restent prometteurs.
Alors que le vignoble Champenois peut généralement produire environ 11/12 000 kg/hectare en moyenne -et parfois plus- , le CIVC annonçait fin août un plafond de récolte limité à 8000 kg de raisins par hectare, anticipant une baisse des volumes liée au contexte post-pandémique.
Une situation particulière, génératrice de tensions entre vignerons et Maisons de Champagne.
Finalement, les planètes ont été alignées entre l’économie et l’agronomique puisque les vignes semblent avoir donné un peu plus de 8000 k/g en moyenne.”