« Dès le mois de Janvier, le soleil et des températures clémentes s’installent. Si le débourrement de la vigne a pris un léger retard par rapport aux moyennes décennales, c’est une avance significative qui est apparue ensuite lors du développement végétatif. Cette année encore, nous avons assisté à une réduction du temps de maturation correspondant à la période entre véraison et récolte. Ceci a eu pour effet l’obtention de la maturité en période chaude et une décorrélation de la charge en sucre et de l’aromatique des raisins. Ceci nous a poussé à accroître la fréquence de dégustation des baies pour la décision de date de cueillette.
Si la cinétique de maturation s’est montrée rapide et nous a laissé imaginer une récolte à précocité historique, la vigne a finalement ralenti sa course, nous laissant davantage de temps pour appréhender les choses. L’homogénéité de maturité entre cépages et secteurs a été marquante. Pourtant, au sein d’un même secteur, d’un même cru ou lieu-dit, l’hétérogénéité était bien présente.
Cette année à nouveau, la nécessité d’appréhender chaque terroir et micro-terroir était une évidence.
Les raisins issus de cette vendange ont présenté un état sanitaire absolument parfait. Les dégustations de baies n’ont jamais été aussi faciles et agréables, dès les premiers instants. En effet, la richesse exceptionnelle en sucre et l’acidité raisonnable ont permis une accessibilité immédiate. L’aromatique a reflété des caractères affirmés, faits de puissance et de charisme.
Une Champagne à deux vitesses s’est installée : l’une qui courait après le temps et l’autre qui se devait d’être patiente en termes de maturation.
Les premiers coups de sécateurs ont été donnés le 25 août pour la Maison de champagne Henriot, dans l’Aube, sur les Chardonnays de Montgueux. Puis s’en sont suivis les secteurs à Chardonnay de la Montagne de Reims nord tels que Vaudemange, Villers-Marmery, Trépail, ainsi que le Sézannais et la petite Montagne sur Rilly-La-Montagne. Certains crus ont surpris par leur précocité. C’est le cas de Trépail qui est historiquement l’un des secteurs les plus tardifs qui a pourtant fait partie des vignobles qui ont «ouvert le bal» cette année.
A partir du 29 août d’autres secteurs ont pris le relais, notamment la Montagne de Reims sud et nord avec Aÿ-Champagne, Mailly-Champagne, Verzy, Avenay-Val-d’Or pour les Pinots Noirs, puis en Vallée de la Marne pour les Pinots Meuniers. Enfin, la Côte des Blancs a débuté plus tardivement après le 31 août, entre-autre sur Chouilly, Avize, puis Le Mesnil-Sur-Oger et c’est elle qui a clôturé la récolte le 11 septembre.
Au cours de cette vendange, de nombreux échanges ont eu lieu entre acteurs Champenois, tant les profils étaient surprenants et la décision de cueillette délicate. Encore une vendange unique où nous avons dû nous réinventer et nous adapter.
La chaleur a marqué les esprits pour une grande partie de la vendange. L’humidité s’est ensuite présentée, bien que tardivement, pour terminer la campagne. Cette chaleur a nécessité plus que jamais une gestion rapide des raisins et une rigueur parfaite à la parcelle et au pressoir.
Les moûts obtenus se sont révélés gourmands, à haut potentiel aromatique et ont offert de belles perspectives pour les vins à venir.
Cette année 2022 se montre riche de promesse et nous avons hâte de découvrir les nouvelles dimensions de caractère des différents terroirs de la Maison Henriot. »
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